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Il y a une race d'hommes qui ne s'adapte pas,
Une race qui ne peut rester en place;
Ils brisent le coeur de leurs amis et de leurs parents;
Et ils parcourent le monde à volonté.

Ils vagabondent par terre et par mer,
Et ils gravissent les cimes des montagnes;
Ils portent la malédiction du sang des gitans,
Et ils ne connaissent jamais de repos.

S'ils suivaient un droit chemin, ils iraient loin
Car ils sont forts et braves et fidèles;
Mais ils se lassent vite des choses,
Ils ont soif de nouveau et d'insolite.

[ Truman Capote ]

Je me suis contenté de circuler quelque peu sur les bords. [ Henri Calet ]

Quand tu aimes il faut partir, Ne larmoie pas en souriant, Ne te niche pas entre deux seins, Respire marche pars vas t'en... Adieu Paris Bonjour soleil. [ Blaise Cendrars ]

Arriver. Ne pas s'attarder. Poursuivre son chemin. [ Raymond Carver ]

J'ai vingt pays dans ma mémoire et je traîne en mon âme les couleurs de cent villes. [ Arthur Cravan ]

Je ne suis vraiment bien qu'en voyage, et je suis presque frappé d'imbécillité quand je reste longtemps dans le même endroit. [ Arthur Cravan, lettre du Canada à sa femme ]

Je ne peux pas rester ici. Je partirai d'abord pour les îles Canaries, Las Palmas en toute probabilité, et de là pour l'Amérique, le Brésil. Ce que j'irai y faire ? Je ne peux pas répondre autrement qu'en disant que je voyagerai pour aller voir les papillons. (...) Je voudrais voir le printemps du Pérou, avoir l'amitié d'une girafe et quand je lis, dans le Petit Larousse, que l'Amazone avec un cours de 4620 Km est le premier par son débit des fleuves du monde, ça me fait un tel effet que je ne pourrais pas même le dire en prose. [ Arthur Cravan, lettre à André Level ]

Racontez-moi encore
Palma des Baléares;
Je ne connais qu'une île
Au milieu de la Marne.
[ Jean Cocteau ]

La distance rend les êtres chers plus présents dans l'affection. Elle les sort de l'enlisement du quotidien et les auréole d'essentiel. Le besoin de partir pour être plus près. Comédie nécessaire des retrouvailles. Voyager, c'est principalement ventiler sa pourriture. [ Raymond Cousse ]

Paris.Rentré depuis deux jours. Tout me semble démentiel, les titres des journaux en particulier. La pieuvre médiatique poursuit allégrement son décervelage de masse. Est-ce que ça va durer toujours ainsi ? Je ressens mon existence comme une obscénité et mes velléités de survie comme de l'auto-acharnement thérapeutique.
Rue de Rennes., six heures du soir. Le bruit, les bagnoles, la hargne contenue des gensou, pis encore, leur indifférence de béton. Cette civilisation de zombies. La nuit tombait. Il faisait froid. Je suis resté longtemps sur le trottoir, sans savoir où aller. Pourtant, je n'avais plus peur. L'évidence de l'apocalypse crevait tellement les yeux qu'elle m'apparaissait désormais derrière moi.
[ Raymond Cousse ]

Il n'est personne qui puisse me comprendre car il serait moi - Qu'on le sache une fois pour toutes: Je ne veux pas me civiliser - Errant dans les rues, je rentrai lentement, et je ne quittai point des yeux la lune secourable comme un con - Je voudrai être à Vienne et à Calcutta, prendre tous les trains et tous les navires, forniquer toutes les femmes et bâfrer tous les plats. Mondain, chimiste, putain, ivrogne, musicien, ouvrier, peintre, acrobate, acteur, vieillard, enfant, escroc, voyou, ange et noceur, millionnaire, bourgeois, cactus, girafe ou corbeau, lâche, héros, nègre, singe, Don Juan, souteneur, lord, paysan, chasseur, industriel, faune et flore : Je suis toutes les choses, tous les hommes et tous les animaux ! [ Arthur Cravan, revue Maintenant ]

Racontez-moi encore Palma des Baléares; Je ne connais qu'une île . Au milieu de la Marne. [ Jean Cocteau ]

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